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Impact de la crise en mer Rouge sur l’industrie automobile européenne en 2024
On publiait il y a un peu un article sur l’impact du conflit en mer rouge sur le prix des VAE, cette fois c’est l’industrie automobile européenne qui est confrontée à une crise sans précédent à l’aube de l’année 2024, après la turbulence vécue due au manque de semi-conducteurs. La mer Rouge, une zone stratégique déjà connue pour sa complexité géopolitique, connaît des perturbations majeures qui nuisent au secteur de l’automobile, affectant des géants tels que Tesla et Volvo, appartenant au groupe chinois Geely. Confrontés à un déficit de composants, ces deux constructeurs ont été contraints de suspendre partiellement leur production en Europe.
Escalade de tensions et conséquences sur le transport maritime
L’escalade des tensions au Yémen, avec le soutien de l’Iran à la milice Houthi, a engendré une instabilité grandissante dans la région. Devenu un terrain de conflit touchant également Israël et le Hamas, ces tensions ont bouleversé l’une des voies maritimes les plus capitales pour le secteur automobile et notamment la livraison de voitures électriques. En réaction, les puissances occidentales telles que les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé des interventions visant à tenir la zone stable et préserver la sécurité des routes maritimes critiques pour l’économie globale.
L’Organisation des Nations Unies, via son Conseil de sécurité, a voté une résolution demandant la cessation immédiate des hostilités affectant les navires de commerce. En répercussion, des compagnies maritimes de premier plan, telles que Maersk et Hapag-Lloyd, ont dû emprunter des itinéraires alternatifs qui contournent l’Afrique. Si ces parcours alternatifs écartent les risques, ils allongent néanmoins la durée de transport de près de dix jours et augmentent de façon conséquente les coûts en carburant.
Conséquences pour Tesla et Volvo
En réponse à ces difficultés, Tesla a communiqué à l’agence de presse Reuters son intention de réduire temporairement la production de son usine berlinoise, affectant spécifiquement la fabrication du modèle Tesla Model Y. Volvo a également été dans l’obligation de suspendre l’activité de son site de production situé à Gand en Belgique, ce qui a influencé la production des modèles C40 et XC40, de même que le futur EX30.
La dépendance européenne vis-à-vis de l’Asie
Ces constructeurs automobiles comptent énormément sur l’Asie, et plus particulièrement sur la Chine, pour l’approvisionnement en composants électriques essentiels. Par exemple, la Chine domine les importations européennes de composants de batteries pour véhicules électriques avec 67 % des parts, d’après les données de S&P Market Intelligence, démontrant ainsi l’étendue de la dépendance européenne. Cette vulnérabilité s’expose d’autant plus en période de crise, et bien que Volvo et Tesla soient les premiers à communiquer sur ces problèmes, d’autres acteurs de l’industrie pourraient bientôt faire face à des situations similaires.
Les efforts d’adaptation des autres constructeurs
Quant aux autres constructeurs comme Stellantis, Volkswagen, BMW et Renault, ils n’ont pas encore signalé d’impact direct de cette crise. Toutefois, Stellantis, propriétaire de marques telles que Peugeot, Citroën, Fiat et Jeep, a déjà commencé à se tourner vers le transport aérien pour assurer ses livraisons, révélant ainsi une stratégie proactive face à la menace de perturbation de la chaîne logistique.
Face à l’incertitude croissante, l’industrie automobile européenne devra déployer des plans de contingence robustes pour maintenir la continuité de la production et limiter les répercussions économiques d’une nouvelle crise de cette envergure.