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ToggleLa mobilité à l’hydrogène : un défi pour les géants de la moto
Face à l’impératif de “zéro émission nette” et l’éventualité d’une interdiction de la vente de motos à essence neuves d’ici 2035, la recherche de carburants durables est plus cruciale que jamais. Cependant, l’offre actuelle de motos écologiques est encore restreinte. Parmi les quatre grands constructeurs japonais, Kawasaki est le seul à proposer des motos électriques et hybrides, laissant en suspens la question des futures motos respectueuses de l’environnement des principaux fabricants mondiaux et leur disponibilité sur le marché.
Les projets de coopération dans l’industrie
En mai, Yamaha a fait part de sa collaboration avec Suzuki, Honda et Kawasaki pour le développement de moteurs à combustion à hydrogène, appuyée par Toyota et Kawasaki Heavy Industries. Puis, une annonce révélait que Yamaha dévoilerait un prototype de moteur V8 fonctionnant à l’hydrogène lors du Salon nautique international de Miami en 2024, du 15 au 18 février.
Les défis de l’hydrogène
« L’hydrogène est certes une technologie d’avenir, mais sa production est extrêmement énergivore », souligne de Seynes. « Tant que nous ne produirons pas d’énergie en plus grande quantité, une énergie propre et verte, l’hydrogène restera un rêve. Nous comprenons comment faire fonctionner un scooter à hydrogène et en maîtriser le fonctionnement. Mais le rendre accessible à nos clients reste un défi et nous ne sommes pas seuls dans cette situation. »
Les problématiques comprennent aussi le stockage de l’hydrogène, qui en tant que gaz requiert un volume trois fois supérieur à celui d’un réservoir à carburant classique, ce qui n’est pas réaliste sur de nombreux modèles de motos si l’on souhaite conserver une autonomie acceptable. Pour son utilisation sous forme liquide, son point d’ébullition naturel se situant à -252,9°C implique un stockage cryogénique, entrainant des difficultés liées au poids et à l’encombrement. Ces problématiqes certaines marques tentent déjà de les résoudre, on pense notamment à la marque française basée à Biarritz Pragma Mobility qui a développé des scooters à hydrogène et des vélos électriques à hydrogène.
« C’est également pour cela que nous participons à ce projet de coopération sur l’hydrogène. Cela concerne une technologie avancée qui gagne à être partagée », précise de Seynes. « Il est logique d’avoir un groupe de travail collaborant ensemble jusqu’à ce que le marché soit prêt. Néanmoins, à court terme, le moteur à combustion interne reste la meilleure technologie disponible. C’est un fait. »
L’alternative des carburants synthétiques
Le dirigeant de Yamaha estime par ailleurs que l’efficacité environnementale des moteurs à combustion conventionnels pourrait être améliorée en passant aux carburants synthétiques. Cela permettrait de conserver les mêmes moteurs tout en réduisant le niveau de pollution généré lors de la phase de production de l’essence. D’après une étude de l’Association des constructeurs automobiles japonais, l’utilisation de carburant synthétique pourrait réduire de 50 % les émissions de CO2 avant même son utilisation, puisqu’il n’est pas nécessaire de rechercher la ressource, de l’extraire, de la traiter et de la transporter jusqu’au lieu de consommation.
« Nous continuerons à améliorer l’efficacité des moteurs à combustion. Cela fait partie des objectifs des normes Euro5, Euro5+ et Euro6, qui visent à les rendre de plus en plus propres. » conclut-il.