La situation d’Accell expliquée par son PDG Tjeerd Jegen

Des bénéfices en chute libre et des dettes en hausse

Le PDG du groupe Accell, Tjeerd Jegen, a évoqué sans filtre la situation actuelle de son entreprise dans un quotidien néerlandais. Il a confirmé les conclusions du dernier rapport de Fitch Ratings. Le fabricant de vélos électriques comme Lapierre, Winora, Babboe, et Haibike continue de voir ses profits diminuer tandis que ses dettes grimpent. Néanmoins, Jegen reste optimiste quant aux résultats futurs des efforts entrepris. Il prévoit une reprise du marché pour 2025 et concentre ses actions sur la réduction de la dette colossale de l’entreprise pour restaurer sa marge de manœuvre.

Une baisse significative des revenus

Entre 2022 et 2023, Accell, leader dans le domaine des vélos électriques et musculaires, a connu une baisse de chiffre d’affaires proche de 10 %, passant de 1,43 milliard d’euros à 1,3 milliard d’euros. Les bénéfices ont quant à eux été divisés par 12, chutant de 140 millions d’euros à 12 millions d’euros. Cette crise majeure reflète la dégradation progressive de la note de l’entreprise par Fitch Ratings.

Réduction des surstocks de vélos

Concernant la question des surstocks de vélos, les chiffres restent alarmants mais montrent une nette amélioration : de 320 000 unités en novembre 2023, ils sont passés à 210 000 aujourd’hui et devraient atteindre 160 000 vélos d’ici la fin de l’année. Cette réduction a permis de désencombrer les finances de l’entreprise, immobilisées jusqu’à un milliard d’euros.

Efforts et réorganisation stratégique

Les efforts pour rationaliser les activités (fermetures d’usines, réductions d’effectif, baisse et optimisation de la production) commencent à porter leurs fruits. La stratégie de l’entreprise ne se limite pas à réduire les coûts ; une révision complète des gammes de produits et un repositionnement des marques sont en cours pour permettre à Accell de retrouver ses positions dominantes sur certains marchés.

Réduction de la dette depuis le rachat par KKR

Depuis le rachat par KKR en 2022, la dette du groupe atteint 1,2 milliard d’euros. Tjeerd Jegen, déterminé, s’attaque à ce problème avec des mesures strictes y compris la sortie du marché des vélos de course, qu’il juge moribond. Un signe positif est toutefois apparu en avril avec une part de marché de 24 % aux Pays-Bas, leur plus haut taux de pénétration depuis 2020.

Restructuration de la dette

Le dernier chantier de Jegen est la restructuration de la dette, avec pour objectif de réduire la pression financière sur l’entreprise. Son but est d’alléger les charges de remboursement et de diminuer les frais financiers. Confiant dans une reprise du marché en 2025, Jegen met à profit ses compétences de négociateur expérimenté pour trouver des solutions financières en dehors de la sphère de KKR, malgré la note CCC- décernée par Fitch Ratings.

En conclusion, bien que la situation d’Accell reste préoccupante, des signes de progrès et l’optimisme de Jegen laissent entrevoir une possible sortie de crise à moyen terme.