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Shimano face à des allégations d’exploitation de la main-d’œuvre par un sous-traitant
L’entreprise mondiale Shimano, reconnue pour la distribution de composants de vélo tels que les engrenages, les transmissions, les systèmes de freinage et les pédales, est actuellement impliquée dans une investigation scrupuleuse à l’égard de son sous-traitant en Malaisie, la société Kwang Li Industry.
Cette dernière est au cœur de controverses sévères après des accusations de malversations dans le traitement de ses employés, notamment des travailleurs migrés du Népal.
Des conditions alarmantes pour les travailleurs immigrés
Des témoignages recueillis auprès d’ex-employés et d’employés actuels de Kwang Li Industry, conjugués à l’examen de pièces justificatives comme des bulletins de salaire et des contrats, ont alerté sur une série de pratiques inquiétantes.
De sérieux abus physiques et psychologiques, incluant des menaces, des coups, des suspensions de salaire sans préavis et l’extorsion de frais de recrutement abusifs ont été rapportés.
Faisant écho à ces découvertes troublantes, Shimano a initié une investigation interne. La firme japonaise s’est engagée à prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer le sort des travailleurs concernés dans les plus brefs délais.
Des frais de recrutement prohibitifs et illégaux
En septembre 2022, pour répondre à une demande exponentielle, stimulée notamment par la hausse de l’intérêt pour le cyclisme durant la pandémie de Covid-19, Kwang Li Industry a sollicité l’aide d’une agence de recrutement népalaise.
Cette dernière a été chargée de recruter 251 travailleurs pour son unité de production située dans le sud de la Malaisie, avec la promesse d’un salaire minimal malaisien.
Cependant, il est apparu que ces travailleurs ont dû s’acquitter de sommes élevées atteignant les 2 098 euros pour sécuriser leur emploi, alors que cette responsabilité revient légalement à l’employeur.
Les emprunts contractés pour couvrir ces frais ont souvent été assortis de taux d’intérêt exorbitants.
Indicateurs de travail forcé et représailles
Suite à un fléchissement de la production de Shimano, Kwang Li Industry a réduit les heures de travail, entraînant des déductions de salaire injustifiées.
Selon l’Organisation internationale du travail, de telles pratiques s’identifient comme indicatifs de travail forcé.
Des incidents isolés ont été signalés, telle l’agression d’un employé bangladais par un responsable à la suite d’une erreur minime, suivi d’une suspension d’un mois sans rémunération.
Des contraintes à la démission prématurée ont également été imposées à certains travailleurs, les plaçant dans des situations financières précaires avec des prêts importants à rembourser.
La réaction de Shimano et les suites envisagées
La multinationale japonaise n’a pas tardé à réfuter toute pratique d’esclavage moderne au sein de son réseau de fournisseurs, telle qu’alléguée dans le rapport initial.
Par le biais d’un représentant, Shimano affirme prendre ces allégations très au sérieux et poursuit activement son enquête pour garantir une résolution adéquate et rapide de cette situation.