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ToggleLes voitures chinoises en Europe : figure de proue technologique mais freinée par des obstacles
L’ambition des constructeurs chinois
L’arrivée des voitures électriques chinoises en Europe devait révolutionner le marché avec des modèles sophistiqués et moins coûteux. Cependant, la mise en orbite de ces véhicules s’avère être un défi complexe. Avec l’essor de la voiture électrique post-Dieselgate, les entreprises chinoises ont massivement investi dans cette énergie grâce à des subventions gouvernementales. Aujourd’hui, la Chine est un leader dans la fabrication de batteries et domine son propre marché automobile.
Mesures protectionnistes et leur impact
Un obstacle majeur pour ces constructeurs est l’augmentation des droits de douane en Europe sur les voitures électriques importées de Chine. Cette décision de l’Union européenne découle d’une enquête sur des subventions chinoises jugées déloyales. Les tarifs pourraient augmenter entre 17% et 40%, ajoutant aux 10% déjà en vigueur. Cela conduira inévitablement à une hausse des prix des véhicules chinois en Europe. Aux États-Unis, ces droits de douane sont encore plus élevés, atteignant 100%, accompagnés de taxes supplémentaires sur les batteries.
Réel coût des voitures électriques chinoises
Les prix des véhicules chinois, tant vantés comme bon marché, ne sont finalement pas si compétitifs. Hormis la MG4 à 24 990 euros, les autres modèles sont plus coûteux. La BYD Seal, par exemple, commence à 46 990 euros. Des entreprises comme Xpeng proposent des SUV comme le G6, dont les prix se comparent à ceux de Tesla. Cependant, ces prix élevés rendent difficile la persuasion des clients européens.
Défis d’image et de marque
Les constructeurs chinois doivent aussi surmonter les stéréotypes de qualité. En Europe, une “voiture chinoise” est souvent perçue comme étant de basse qualité. Marques comme Cadillac, ayant une image haut de gamme, peuvent se réintroduire plus facilement que des marques chinoises telles que BYD ou Xpeng. Pour conquérir le marché, ces entreprises doivent investir massivement dans la communication et l’établissement de réseaux de vente solides.
MG : Un cas à part
MG, marque chinoise par excellence, a su tirer son épingle du jeu avec des produits accessibles et une forte implantation en Europe. Elle a vendu presque autant que Seat et Tesla au premier semestre 2024. Sa relance aurait pu être encore plus réussie si elle avait moins insisté sur son origine chinoise.
Un long chemin pour les autres constructeurs
Contrairement à MG, BYD peine à s’imposer en Europe avec seulement 17 000 voitures vendues au premier semestre 2024. À l’échelle mondiale, cependant, BYD est un géant avec trois millions de véhicules vendus en 2023 grâce à des produits abordables en Chine.
Perspectives pour d’autres marques
Les ventes de marques récemment implantées comme Xpeng, Great Wall Motors ou Zeekr sont encore modestes. Même sur des marchés pilotes comme la Norvège, la domination est loin d’être acquise. Pour surmonter ces défis, les constructeurs chinois devront non seulement offrir des véhicules technologiquement avancés et accessibles, mais aussi envisager de produire localement en Europe.
En somme, si une marque propose une voiture de qualité à un prix attractif, la barrière de l’image de marque peut être levée. MG en est un bon exemple. Toutefois, sans actions marquantes et avec les obstacles des taxes d’exportation, les autres constructeurs chinois auront un chemin semé d’embûches avant de s’imposer en Europe.