La Grosse Pomme est confrontée à une flambée d’incendies, souvent funestes, liés aux batteries de vélos électriques, provoquant ainsi une réponse municipale par l’installation de stations de recharge publiques.
Ces modes de transport, moins adulés aux États-Unis qu’en Europe, sont actuellement sous les feux des projecteurs en raison de sinistres liés directement à leurs batteries.
Sommaire
Une multiplication alarmante des incendies
Les chiffres du département des pompiers de New York (NYFD) sont révélateurs de la crise. Alors que l’année 2019 n’a vu que 30 incendies de ce type, le nombre a grimpé à 104 en 2021, et a atteint 220 en 2022, avec une accélération effrayante en 2023, où 268 foyers ont été enregistrés.
Plus inquiétant encore, l’augmentation des cas mortels: après 6 décès en 2022, on compte 18 morts et 150 blessés l’année suivante.
Depuis janvier à février 2024, plus de 30 incidents ont été dénombrés, hissant cette cause au rang de préoccupation majeure pour les autorités de la ville.
Dans un récent fait divers tragique, une batterie de vélo électrique serait à l’origine d’un incendie à Harlem le 26 février, qui a coûté la vie à un journaliste et blessé 22 autres personnes.
L’incendie a pris naissance dans un appartement partagé par six coursiers.
Une question de durabilité et de conformité
Aux États-Unis, où la réglementation est moins stricte qu’en Europe, les batteries semblent être plus sujettes à défaut, notamment en raison de surchauffes pendant la recharge et des surtensions.
Daniel Flynn, chef du NYFD, met en lumière l’insuffisante prise de conscience des risques liés à l’usure des cellules de batteries achetées il y a plusieurs années.
À cela s’ajoute le commerce en ligne de batteries non conformes et incompatibles avec les vélos électriques d’origine. Ces produits prennent place sur un marché parallèle de kits d’électrification, souvent installés de manière artisanale par les utilisateurs.
Il convient de noter que le terme « ebike » inclut également des scooters et qu’en général, le souci touche l’ensemble du secteur de la micromobilité.
Face à ces risques, de nombreux établissements tant privés que publics à travers la ville prohibent désormais l’accès aux vélos et autres engins électriques, contrariant particulièrement les coursiers qui dépendent de ces outils pour leur travail.
La réponse de New York : des stations de recharge dédiées
Pour combattre ce fléau, la ville de New York a récemment inauguré une station de recharge pour vélos électriques à Manhattan.
Ce lieu est principalement destiné aux livreurs, avec des casiers verrouillables permettant de recharger une batterie tout en exploitant une seconde. Ce nouveau dispositif comprend également des emplacements pour garer et recharger les vélos.
Ce n’est qu’une des cinq stations de ce type qui feront partie d’un programme pilote mis en place pour une durée de six mois.
Ce service sera proposé gratuitement à une centaine de professionnels de la ville, sous réserve d’inscription. De tels aménagements s’avèrent cruciaux, bien que l’annonce initiale du maire Eric Adams en juin 2023 prévoyait un projet plus ambitieux avec des « dizaines de stations » pour un investissement de 25 millions de dollars.
La municipalité incite par ailleurs les citoyens à signaler tout sentiment d’insécurité lié à ces batteries, en promettant des inspections dans les 12 heures suivant l’appel.
À noter que ce problème d’incendies ne se limite pas à New York, mais concerne l’ensemble des États-Unis, soulignant ainsi le besoin d’une réponse concertée, que ce soit à l’échelle des États ou au niveau fédéral.
Conclusion
New York fait face aux répercussions de l’utilisation croissante des vélos électriques avec un nombre d’incidents inquiétant.
Ces mesures de prévention, telles que les stations de recharge, représentent un pas en avant pour la ville, mais semblent également souligner la nécessité d’une réglementation et d’une sensibilisation accrues face aux dangers inhérents aux batteries de micromobilité.